Japon, mon amour

Publié le par Nours

Je t'ai tellement espéré que j'ai eu peur, alors qu'enfin j'allais m'unir à toi, de t'avoir sublimé. Peur d'avoir aimé une chimère, fantasmé une légende.

Longtemps tu n'as été qu'une brume épicée, diffusée par petites touches, saturées de sensualité de Kawabata, de poésie de Murakami, de sensibilité d'Ogawa. Et la vitalité d'Amélie.

J'ai cru que tu ne serais jamais qu'un rêve, que tu t'offrirais à d'autres, mais pas à moi, pas dans cette vie. Ce faisant, je t'aurais préservé dans mon cœur, pur et idéal.

Mais nos routes se sont enfin croisées et tu as changé ma vie.

J'ai tant aimé te découvrir et m'ouvrir à toi. Te déshabiller sans te mettre à nu. Te percevoir sans jamais t'observer. T'apprécier sans complètement te comprendre.

Avec toi, j'ai aussi eu peur de me perdre, j'ai douté, parfois je ne t'ai pas compris, je me suis senti seul et je t'ai abandonné pour retrouver mes repères d'avant toi. Peut être n'étais-je pas à la hauteur et t'apprécier sans te comprendre avait finalement ses limites et je n'avais pas voulu le voir.

Aujourd'hui tu es loin de moi et je n'aspire qu'à te retrouver. Fort de ce que je sais déjà de toi, avide de ce que je veux découvrir encore, convaincu du plaisir intense de nos retrouvailles.

Bien sûr qu'il y a le risque de perdre l'intensité de nos premiers moments ensemble. De repasser par les mêmes chemins, de refaire les mêmes détours. Mais que pèsent ces risques et ces détours en comparaison d'une vie passée loin de toi... pas plus qu'une fleur de cerisier flottant sur l'eau paisible d'un canal de Gion.

J. mon amour, je t'aime.

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N
https://www.youtube.com/watch?v=VkbSlwkg-7o
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E
Ah, j'avais perdu les traces du Nours ! Et je vois que ce billet est ancien. Il y a donc eu une seconde rencontre avec J ? La suite peut -être bientôt ?
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N
Avec le Japon, certainement.<br /> ...
F
beau texte
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N
Pas assez beau manifestement...
M
C'est d'une sensibilité que j'affectionne beaucoup, tout est dit en ce qui concerne le verbe aimer, peut-être parce que comme écrit Yoko Ogawa : "C'est dans les mots ordinaires que se trouve la vérité"
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N
Merci de votre passage :-)
A
https://m.youtube.com/watch?v=_ifJapuqYiU
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N
Non, ce ne sont vraiment pas que des paroles en l'air.
G
Ogawa, Yoko ? l'annulaire, l'avez-vous savouré ?
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N
Oui, celle là même. Pas encore lu L'annulaire. J'ai bcq aimé parfum de glace et la marche de Mina. Et Cristallisation secrète ainsi que La formule préférée du professeur sont dans mon stock non lu. L'annulaire... vu le synopsis, ça m'a l'air gai comme un séjour au sous sol d'une morgue. Je vais regarder ça :-)
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Qui est Amélie ?
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N
C'est vrai que son chapeau claque un peu...<br /> Mais si elle est effectivement exubérante dans son style, elle n'en n'est pas moins assez discrète au quotidien. Excepté lors des sorties de ses livres, on n'entend jamais parler d'elle. Il y a beaucoup de gens moins discrets qu'elle qui ne s'attirent pas les foudres pour autant. Moi je l'aime bien cette nana, elle écrit bien et c'est tout ce qui compte. Et tant pis si le chapeau pique un peu les yeux ;-)
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C'est le lot des personnes pas très discrètes. d:-)
N
C'est fou comme cette fille cristallise les avis. Je la trouve brillante dans ses textes et je n'ai jamais compris pourquoi tant de gens ne l'aiment pas.
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Comme quoi une auteure sans grande envergure peut amener à une grande chose.
N
Amélie Nothomb. Notamment dans Le fait du prince, où elle évoque une soirée avec des amis et où ils se préparent des okonomiyaki. Des années où ce récit m'a fait saliver. Et j'ai pu enfin manger une okonomiyaki dans le Hiroshima Downtown... Un petit bonheur dont Amélie Nothomb est à la source.